La charité, moteur de notre ardeur apostolique
De tous temps, les grands mystiques ont été des passionnés dans l’annonce de l’Évangile. Si vraiment nous sommes en communion avec la Trinité, si nous nous laissons habiter par leur amour, nous ne pouvons pas faire autrement que d’aimer passionnément l’Homme. L’aimer passionnément pour qu’il soit debout, ressuscité, vivante image de Dieu. L’ardeur apostolique, la charité en actes, a toujours été, dans la spiritualité, la pierre de touche d’une authentique vie d’union à Dieu, d’une authentique vie de prière. Pouvons-nous en vérité dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas nos frères et vice versa? (cf. 1 Jean 4,20). C’est pourquoi les congrégations – celles d’avant la Révolution comme celle du père Chaminade à Bordeaux – ont toujours développé des œuvres de zèle ou de miséricorde vis-à-vis des plus pauvres, matériellement, moralement, spirituellement, intellectuellement. Rappelons-en quelques-unes: visite des malades incurables, les enfants trouvés, les prisonniers, le catéchisme pour les petits décrotteurs, les petits ramoneurs, jeux pour les enfants des rues, œuvre des bons livres, etc. La charité des chrétiens se doit d’être inventive en notre temps où se multiplient les exclusions, les abandons suite à l’individualisme ambiant et à la globalisation. Saint Jean Paul II en appelle à la globalisation de la compassion. Où trouver l’imagination nécessaire? L’Esprit Saint est toujours Esprit de nouveauté dans l’Amour. Nous pouvons compter sur lui pour inventer, imaginer de nouvelles formes d’amour adaptées aux besoins de notre temps. Il n’est que de voir tout ce qu’il suscite dans le cœur des hommes – et non seulement des chrétiens – qui désirent se mettre au service de leurs frères les plus démunis. Il est aussi l’Esprit de force et d’audace pour mettre en œuvre ce qui peut paraître dépasser nos possibilités humaines.
Fin du chemin spirituel
Ainsi s’achève la série d’articles consacrés au chemin spirituel balisé par nos Fondateurs. Si les articles et les explications sont terminés, cela ne signifie pas que le chemin soit terminé dans la vie d’un chacun! Depuis bientôt trois ans que nous avons commencé, vous avez certainement pu constater des progrès dans votre conformité au Christ, Fils de Dieu devenu Fils de Marie pour le salut du monde. L’Esprit Saint a pu travailler vos cœurs; la Vierge Marie a pu vous éduquer. Tout n’est pas parfait? Il reste des questions sans réponse? Peu importe… voyez ce qui a progressé et les moyens qui vous ont permis de progresser. C’est une précieuse indication pour continuer votre chemin. Le Seigneur ne nous demande pas de réussir, mais d’essayer! Gardons le cap donné par nos Fondateurs, le cap de la mission. S’ils ont tant désiré que nous soyons d’autres Christ, c’est parce qu’ils nous voulaient missionnaires rayonnants et joyeux. La nouvelle évangélisation de l’Europe et du monde a besoin d’un peuple de saints! Voyons large, très large, comme nos Fondateurs, comme Dieu. La nouvelle évangélisation se réalisera avec Marie qui a vaincu toutes les hérésies. Aller au Christ par Marie était une conviction de nos Fondateurs, source de leur confiance dans leur mission. Imitons-les! Gardons le cap donné par nos Fondateurs, le cap de la conformité au Christ. La mission demande des saints et la sainteté c’est la perfection de l’amour, à l’image du Christ. Retrouver notre dignité d’image et de ressemblance de Dieu ne peut se réaliser qu’en vivant le mystère pascal du Christ: sa mort et sa résurrection. L’Esprit Saint qui a rendu Marie uniforme à son Fils, travaille aussi nos cœurs, nos existences: par Lui, nous deviendrons d’autres Christ pour ceux que nous côtoyons. Bonne route à tous les lecteurs! Sion, le 25 mai 2018