«Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde» (Jean 17,14.16) Dans le monde, comme le Christ, mais pas du monde, comme le Christ. C’est à cela que nous appellent nos Fondateurs en nous exhortant à l’entière renonciation au monde. Il se font l’écho de saint Jean: N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde… – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et la confiance orgueilleuse dans les biens – cela ne provient pas du Père, mais provient du monde (1 Jean 2,15.16). Mère Adèle écrivait: Tous les usages, toutes les maximes sont entièrement opposés à la religion. On ne peut être du monde et appartenir à Jésus-Christ. Rompons une bonne fois et pour toujours avec cet abominable maître qui ne fait que des esclaves, et entrons dans la sainte liberté des enfants de Dieu, et jouissons des douceurs de son adorable service (Lettres Adèle,  n° 201.6). N’est-ce pas à cela que le chrétien est appelé: se libérer et libérer le monde de l’esclavage du péché? Trouver l’inspiration de ses pensées, de ses comportements, de ses actions auprès du Père?

Renoncer au monde, c’est rompre avec les normes dominantes: le profit avant tout, l’embryon n’est pas un être humain, programmer une mort digne… avec les coutumes, y compris celles qui paganisent les fêtes chrétiennes; avec la mentalité ambiante, dans l’éducation des enfants et des jeunes par exemple, dans l’usage des médias, de la voiture, des loisirs, etc. L’esprit mondain se glisse insidieusement dans nos existences.

Soyez pleins d’assurance, j’ai vaincu le monde! (Jean 16,33)

Dans ce travail de renoncement au monde pour nous laisser inspirer par l’Esprit de Jésus Christ, quatre moyens au moins: – Un bon discernement pour ne pas rejeter ce qui peut être bon, vrai, juste, bien dans ce que vivent et proposent les hommes; pour repérer lucidement et rapidement ce qui n’est pas inspiré par Dieu, par sa Parole. – L’amour passionné de l’homme. À une demoiselle qui ne peut encore rejoindre la nouvelle fondation, mère Adèle écrit: Le Seigneur veut que vous fassiez encore quelque bien dans le monde. Travaillez-y, chère amie. Notre mission est grande; c’est, par tous les moyens possibles, de tâcher d’arracher les âmes à l’enfer et à les donner à notre doux Jésus (Lettres Adèle, n° 313.2). – La confiance inébranlable en la force de Dieu pour résister, contester, témoigner. Saint Jean nous dit: Vous êtes forts, et la Parole de Dieu demeure en vous, et vous êtes vainqueurs du Mauvais (1 Jean 2,14). Cette force est celle de l’Esprit dont nous sommes revêtus: y recourir chaque jour. – La confiance inébranlable en la Femme, victorieuse de toutes les hérésies, qui écrase la tête du serpent… et qui l’écrasera toujours.

Pour réfléchir en Fraternité ou en groupe

Quelles sont les normes, les coutumes, les mentalités qui nous déconcertent, nous assaillent ou s’insinuent dans nos existences? Avons-nous fait l’expérience qu’en Jésus nous sommes vainqueurs du monde? Qu’à Marie est assurée la victoire?