La tête… le cœur… reste le troisième pilier de notre foi: les mains. Connaître, aimer, servir, ou la foi pratique soutenue par l’esprit de foi. Que seraient notre connaissance de la Trinité, notre amour de la Trinité si cela ne se traduisait de manière concrète dans une relation vivante avec le Père, le Fils et le Saint Esprit? Que serait une foi sans les œuvres? À quoi bon, mes frères, dire qu’on a la foi, si l’on n’a pas d’œuvres? (Jacques 2,14) et la suite de son texte en donne des exemples concrets. Il avait bien compris cette dimension de la foi, cet homme qui se préparait au baptême; dans le groupe d’accompagnement, il dit un jour: Ou je reçois le baptême et je quitte ma fonction (responsable des exportations d’un grand groupe industriel) ou je reste en fonction et ne demande plus le baptême. Sa fonction l’amenait à prendre des initiatives ou des décisions qui nuisaient gravement à d’autres, sans compter les propositions de pots-de-vin! Oui, l’Évangile, la foi devaient passer dans sa vie professionnelle, d’où des tiraillements, des positions inconfortables. Réfléchissons sur quelques aspects de notre vie où l’esprit de foi peut et doit jouer: – Nous affirmons que Dieu est Père de tous les hommes créés à son image et que, de ce fait, ils sont nos frères. Comment concilier cette profession de foi avec nos jugements abrupts sur les étrangers, les prisonniers, les personnes prostituées, avec nos critiques ou ce que nous appelons très improprement nos petites médisances? L’esprit de foi doit nous donner des yeux neufs sur notre prochain, celui que nous approchons! Voir la parabole du bon Samaritain (Luc 10,29-37). – Nous affirmons que le monde est créé par Dieu et qu’il l’a confié à l’homme pour continuer son œuvre créatrice. Comment concilier cette profession de foi avec le saccage de notre planète? Le monde devient une marchandise! Des voix prophétiques s’élèvent, en dehors même de la sphère chrétienne, à la suite de saint Jean Paul II, des évêques et des groupes œcuméniques pour nous appeler à changer nos comportements, voire nos mentalités. L’esprit de foi nous donne un autre regard sur le monde du créé. – Nous affirmons que les événements doivent être lus avec le regard de Dieu. Nous prions pour la paix et la justice… et nous avons raison. Comment concilier cette foi et nos engagements politiques ou syndicaux? J’emploie le terme politique dans son sens large et noble et non dans son sens politicien. Notre foi nous engage à être des citoyens actifs, à prendre le cas échéant des responsabilités politiques ou syndicales. Développer des groupes de spiritualité, de prière, c’est très bien. Mais le danger existe de se replier dans une bulle, à l’abri des courants d’air de l’actualité! La communauté San Egidio de Rome est un excellent exemple du lien entre spiritualité et engagement au service des plus pauvres et de la paix entre les peuples.

En fraternité ou en groupe

Les exemples concrets suscitent-ils des réactions? Demandent-ils des explications? En partant d’autres exemples proches de vous, vous pourriez poursuivre cette réflexion sur l’esprit de foi et voir ce qu’il peut changer dans votre vie quotidienne.