Nous abordons la dernière étape du chemin spirituel proposé par nos Fondateurs, chemin qui nous conduit insensiblement à la conformité au Christ. Après nous être préparés, avoir consenti à l’épuration, nous pouvons aborder la consommation. Mot étrange qui méritera quelques explications. Mais avant d’aborder cette nouvelle étape, nos Fondateurs nous invitent à la réflexion: – L’homme a tendance à se porter avec précipitation vers le but à atteindre: nous sommes impatients d’arriver, que ce soit au terme d’une randonnée ou dans notre vie spirituelle. Or, cette précipitation, dans l’ordre spirituel, fait manquer le but. Prudence et patience donc! – Certains se contentent de savoir le nom des étapes à suivre, des vertus à pratiquer et ils croient être arrivés! Ce qui est dans notre tête n’est pas forcément dans notre cœur et encore moins dans nos actes quotidiens. – D’autres sont simplement des curieux: ils veulent connaître la suite – comme lorsqu’ils suivent un roman feuilleton – sans savoir s’ils sont prêts à poursuivre la route. Précisément, êtes-vous prêts à commencer l’étape de la consommation? 1. Accordez votre vie à l’appel que vous avez reçu (Lettre aux Ephésiens 4,1) Est-ce bien à un appel de Dieu que je réponds ou à un simple désir de perfection pour être bien vu des autres, pour avoir une bonne image de moi-même? Ai-je les forces naturelles nécessaires pour coopérer à la grâce? L’exemple de Marie est éclairant: elle est appelée à devenir Mère de Dieu. Humblement, elle sait qu’elle n’y peut rien par elle-même, aussi met-elle toute sa confiance en Celui qui peut tout par la puissance de son Esprit. 2. Vérifier la préparation, silences, recueillement, obéissance, support des mortifications et l’épuration. Vous constaterez sans doute que tout n’est pas parfait, que le combat est sans cesse à reprendre… cette terrible impression de piétiner! Quels ont été et quels sont les obstacles les plus marquants sur ce chemin? Tant à l’intérieur de moi-même qu’à l’extérieur? Quelle est ma faiblesse ordinaire? Mais vous constaterez aussi que des progrès ont été réalisés (si! si! ne me démentez pas, ce serait dire que le Seigneur n’a rien fait!), que vous avez acquis plus de force et de savoir-faire, que vous êtes plus proches du Seigneur, que l’Évangile finit par modeler votre cœur, vos pensées, vos actes… Quelles sont les forces sur lesquelles je puis compter? Quelle pensée ou Parole de Dieu me dynamise, me redonne de l’allant?
Laissons la parole à nos Fondateurs:
L’âme craintive de négliger son salut en quelqu’état qu’elle soit parvenue, celle qui remédie à la faiblesse de ses vertus, à son penchant au mal, à ses incertitudes, celle qui supporte les contrariétés, qui éloigne les suggestions et sait faire tourner à profit les tentations, cette âme-là a une pureté qui la rend agréable à Dieu, ou elle l’atteindra bientôt. (Écrits de Direction I, n° 520). C’est après la préparation et l’épuration une fois bien conduites que l’on doit s’occuper des vertus de consommation… Le but est de nous livrer sans réserve à l’amour de Dieu. (Écrits de Direction I, n° 523, 524). Cet amour qui va nous permettre d’être les missionnaires, acteurs de la nouvelle évangélisation, que le père Chaminade rêvait de voir courir la France entière… et même le monde!