Le sac à dos est-il prêt? Le parcours balisé sur la carte? Les chevilles et les genoux en bon état? Et le souffle? Si le randonneur vérifie minutieusement la préparation de son voyage, ne doit-il pas en être ainsi du pèlerin qui se met à la « suite » de Jésus? Aussi, je vous propose de vérifier la « préparation », première étape du chemin spirituel inauguré par nos Fondateurs. Nous avons fait un certain nombre d’exercices en vue de nous connaître, de nous maîtriser et de nous rendre dociles à l’Esprit Saint: quel est le résultat?

Bilan

1. Se connaître. Puis-je dire que je me connais mieux aujourd’hui qu’il y a quelques mois? surtout que je perçois quels sont les vrais motifs de mes actions, de mes pensées, de mes paroles? Est-ce une connaissance purement psychologique ou une connaissance de foi, c’est-à-dire me voir et me connaître comme Dieu me voit et me connaît? Mes richesses sont-elles sources d’action de grâce et de joie? Mes limites sont-elles l’occasion de tristesse ou de confiance renouvelée en Dieu? Mes péchés sont-ils source de dépit et d’énervement ou plutôt l’occasion d’un retour vers le Père, me laissant guérir par le Christ? Me connaître, c’est me reconnaître « image et ressemblance » de Dieu dans le Christ, c’est mieux cerner ce qui en moi est déjà divinisé et ce qui demande encore une purification. 2. Se maîtriser. Les exercices des vertus de préparation m’ont-ils permis d’acquérir un peu plus de force pour lutter, pour réprimer ce qui en moi s’oppose à Dieu? Cette maîtrise est-elle uniquement le fruit de mes efforts ou est-elle fruit de l’Esprit, comme le dit saint Paul? Me permet-elle de mettre toutes mes facultés au service du Christ, au service des autres? 3. Être souple et docile à l’Esprit Saint. Ai-je fait l’expérience de hisser la grand’voile pour me laisser mouvoir par l’Esprit plutôt que de ramer? Mon oreille s’est-elle affinée, mes yeux se sont-ils dessillés pour percevoir les appels de l’Esprit? appels discernés dans le quotidien de la vie et non recherchés dans des manifestations extraordinaires. Me suis-je mis à l’école de Marie pour apprendre la docilité à l’Esprit? Plus globalement, nous pouvons nous poser trois autres questions: – Quelle place occupe la Vierge Marie sur mon chemin? Est-elle présente comme modèle, elle qui est parfaite image du Christ? comme Mère qui enfante et éduque, en qui je mets donc ma confiance? – Ma conception de la vie spirituelle a-t-elle évolué? et dans quel sens? – Quelle couleur a ce bilan? et quelles sont mes réactions: déception, sentiment d’échec, énervement devant mes lenteurs, découragement, jalousie devant la soi-disant réussite des autres… – Attention! L’esprit du mal n’est pas loin qui veut faire échouer et détourner de Dieu. Tout va bien, je suis content de moi, les grâces pleuvent, je suis prêt à affronter les difficultés, à entreprendre de grandes choses pour Dieu. – Attention aussi! Ce pourrait être le signe que je ne me connais pas bien ou que je m’attribue ce qui revient au Seigneur. – Si vous sentez le désir de plus en plus grand de vous abandonner au Seigneur et à Marie, la nécessité de compter sur la seule grâce de Dieu, alors vous êtes sur la bonne voie. * * *

Prospective

Pour passer à l’étape suivante, il n’est pas requis de posséder toutes les vertus de préparation à la perfection. Attendre cette heure-là, c’est attendre l’heure de la mort! L’entraînement est suffisant, en marche! En cours de route, nous ferons encore d’autres découvertes, comme les apôtres qui pèlerinaient avec le Christ.