Marcher à la suite du Christ, revêtir le Christ ne se réalise pas sans combat, nous l’éprouvons. Des obstacles se dressent au plus intime de notre être: nous les avons étudiés précédemment. Plus la vertu est simple et forte au dedans, plus elle est attaquée violemment du dehors (Écrits de Direction I, n° 507-508). Dans les prochains articles, nous parcourrons ces obstacles extérieurs et nous verrons comment les surmonter.
Les contrariétés
Ce sont des événements, plus ou moins importants, qui font obstacle à nos projets, entravent notre activité, troublent le cœur et l’esprit. Ce sont des personnes – souvent dans l’entourage proche – qui, par leur comportement ou leurs paroles, nous irritent, nous blessent, provoquent des réactions affectives. Ces contrariétés font partie de la vie. Mais en quoi sont-elles des obstacles à notre configuration au Christ? – Elles nous font perdre la paix du cœur, envahissent notre esprit, excitent notre imagination qui exagère les choses; – elles perturbent notre relation à Dieu: prières encombrées, champ de conscience envahi, culpabilité; – elles nous entraînent à des manques d’amour: impatience, jugements téméraires, animosité plus ou moins entretenue, refus de pardon, repli sur soi. … toutes attitudes qui ne sont pas celles du Christ! Dans les vertus de préparation, nos Fondateurs nous avaient déjà initiés au « support des mortifications », à savoir supporter patiemment les contrariétés, les ennuis inévitables de la vie. En reprenant ce sujet dans l’étape de l’épuration, nos Fondateurs nous invitent à aller plus loin, à trouver la cause profonde de ces contrariétés: Pourquoi suis-je contrarié: orgueil blessé? vanité démasquée? paresse secouée? égoïsme contrecarré? projets freinés? « Faire la vérité » nous conduit à la liberté, car: – elle nous ouvre à l’Esprit qui purifie le cœur; – elle permet d’éliminer ce qui défigure l’image du Christ que nous sommes; – elle nous donne l’occasion d’une saine pénitence. Saine parce qu’elle répond à un appel clair de la part du Seigneur. Une fois de plus, nous parlons de « mort ». Pour certains, ce mot devrait être banni du langage spirituel. Mais alors, il faudrait supprimer la moitié du « mystère pascal » du Christ, arracher les pages d’Évangile qui touchent à la « montée vers Jérusalem ». Notre foi, notre espérance et notre amour sont sollicités: le but est bien de vivre de… et avec Jésus-Christ, mais cette ascèse ne peut jaillir sans la mort. Pas de matin de Pâques lumineux sans les ténèbres du Vendredi Saint. Accepter que meure en nous ce qui n’est pas du Christ, c’est accueillir la vie nouvelle du Christ. Alors oui, Seigneur, enlève de mon cœur ce qui n’est pas Toi pour que tu puisses occuper toute la place et qu’ainsi tu puisses vivre en moi! * * * Que faire pour que les contrariétés ne soient plus un obstacle à notre progrès spirituel? C’est ce que nous verrons la prochaine fois.