Soumission de toutes ses facultés à la direction de l’Esprit Saint et à ses saintes volontés, disent nos Fondateurs (Écrits de Direction I, n° 357). Se laisser guider par l’Esprit suppose renoncement à nos idées propres, à notre sagesse, à nos désirs. Mais ce renoncement suppose discernement, car, de fait, nos idées ne sont pas toutes mauvaises, nos désirs ne sont pas tous mal orientés. Il s’agit d’être prêt à renoncer à telle idée ou tel désir si nous constatons que ça n’est pas inspiré par l’Esprit. On pourrait dire aussi qu’il s’agit de discipliner nos sentiments et nos mouvements affectifs, donc nos passions, tant pour notre gouverne personnelle que dans nos relations. Quels exemples concrets trouvons-nous dans notre pratique quotidienne? Voici quelques paroles simples et pleines de bon sens de nos Fondateurs qui peuvent nous éclairer: Lui demanderez-vous des peines, elles vous perdront si vous n’avez la force de les supporter. Lui demanderez-vous des consolations et des joies intérieures? Elles pourront ne pas tourner à votre salut, si vous avez besoin d’épreuves qui vous fortifient. Vous êtes par la faiblesse de votre nature, dans le cas d’appeler bien ce qui est mal, d’appeler mal ce qui est bien. Le sacrifice de votre volonté ne laissera que la volonté de Dieu qui est votre Père (Écrits de Direction I, n° 643). Les derniers mots de cette phrase sont primordiaux: Dieu qui est votre Père. Il ne s’agit pas de la volonté d’un Dieu capricieux ou tyrannique, mais de la volonté d’un Père, du Père de Jésus-Christ. Lorsque nous disons volonté de Dieu ou volonté du Père, cela change-t-il quelque chose?
Dans la vie apostolique
L’apostolat bien compris implique renoncement à sa volonté propre pour accomplir l’œuvre de Dieu. Être envoyé suppose quelqu’un qui envoie: c’est le Seigneur! Nous ne nous donnons pas une mission, nous la recevons. Voilà qui implique déjà renoncement. Lors même que nous décidons de nous engager dans tel apostolat, nous devons toujours le vivre comme un appel et un don reçus de Dieu, puis nous laisser guider et animer par l’Esprit. Ce ne sont pas nos idées que nous défendons ou propageons, mais bien le message de l’Évangile qui nous dépasse toujours et qui nous remet en cause: en même temps qu’on évangélise, on se laisse évangéliser. Nous devenons les instruments du Christ: entièrement conformés à Lui, nous ne faisons pas que Le dire, nous Le vivons! Entièrement libérés de notre volonté propre, nous sommes aptes à vivre le projet de Dieu.
L’exemple de Marie
Marie nous est un bel exemple de ce renoncement. Elle avait décidé, sous la motion de l’Esprit Saint, de rester vierge. L’ange lui annonce qu’elle sera mère. Elle aurait pu tenir mordicus à son projet de virginité et refuser la maternité. Mais après avoir entendu l’explication de l’ange, elle renonce à son idée et entre dans le projet de Dieu. Et Dieu fait que les deux projets se conjuguent et se réalisent! Il n’était certainement pas dans son projet d’accoucher ailleurs qu’à Nazareth, de devoir fuir en terre étrangère… Nous la voyons constamment entrer positivement dans le projet de Dieu. Voilà bien ce que nous sommes appelés à vivre. Et, en le vivant, nous devenons de plus en plus conformes au Christ, grâce à l’Esprit qui nous habite et nous conduit.