Dans cette édition électronique du Chemin spirituel avec nos fondateurs, le père Serge Hospital ne nous invite pas à un safari africain, mais à une aventure intérieure. Sur le chemin qu’il a tracé avec le père Guillaume Joseph Chaminade et Adèle de Trenquelléon, l’aventure n’est pas absente, elle est d’un autre ordre. Comme pour Abraham et ceux qui ont marché à sa suite, lorsque Dieu fait signe, il demande à chacun de quitter son pays, de partir à la découverte de richesses cachées pour atteindre la Terre promise, le Royaume de Dieu. La Règle des religieux marianistes évoque ce chemin spirituel de manière suivante: Pour assurer le progrès dans la vie spirituelle, il est bon de donner une importance particulière à l’enseignement du Fondateur sur les vertus de préparation, d’épuration et de consommation. a) Parmi les vertus de préparation, le silence de la parole doit s’accompagner du silence des signes, de l’esprit, des passions et de l’imagination. La pratique des cinq silences unie à celle des trois autres vertus de préparation (le recueillement, l’obéissance et le support des mortifications) permet d’acquérir la connaissance et la maîtrise de soi, toutes deux nécessaires pour grandir en sainteté et pour accomplir sa mission apostolique. b) Le travail de l’épuration permet d’atteindre jusqu’aux racines de nos fautes et nous prépare à correspondre plus entièrement à la grâce de Dieu. La confiance en Dieu, la défiance de soi, le recours aux conseils, nous font surmonter les obstacles intérieurs provenant de notre faiblesse, de nos penchants naturels, de nos incertitudes. La patience et la longanimité, un recours fréquent à la prière, le ferme renouvellement des bons propos donnent le courage de surmonter les obstacles extérieurs et les tentations qui proviennent de notre émotivité ou de notre inclination au mal. c) Les vertus de consommation: l’humilité, la modestie, l’abnégation de soi et le renoncement au monde, nous libèrent de l’égoïsme de manière que notre vie soit toute centrée sur le Seigneur. Ces vertus nous préparent à revêtir l’homme nouveau dans une vie entièrement dirigée par la foi, l’espérance et la charité (article 4.17). * * *
L’auteur
D’origine franco-suisse, né en 1940, Serge Hospital s’engage chez les marianistes en faisant alliance avec Marie le 12 septembre 1959. Après ses études au séminaire Regina Mundi à Fribourg, il est ordonné prêtre en 1970. Ses activités dans la Société de Marie le préparent à la rédaction du Chemin spirituel avec nos fondateurs. De 1975 à 1999, maître des novices à Art-sur-Meurthe, il introduit des jeunes à la vie religieuse marianiste. En 1999, les responsables le nomment directeur de la «Maison Chaminade» à Bordeaux. Entre autres, il est chargé, pour la francophonie, de la coordination des publications marianistes. En automne 2001, il devient vice-provincial pour la France et la Belgique. Gravement atteint dans sa santé, Serge lutte contre la maladie qui le ronge. Sentant son retour à la Maison du Père proche, sur son lit d’hôpital, il avoue: Je sais où je vais et je sais qui m’attend. En la fête de saint Luc, le 18 octobre 2004, il remet son âme entre les mains de Dieu. Sollicité par le rédacteur de la revue <span style= »font-variant:small-caps; »>Vie et Fraternité marianistes, le père Serge rédige de petits articles qui conduisent sur le chemin de la spiritualité marianiste. Cinq ans durant, il propose une réflexion qui permet de mieux comprendre ce chemin marianiste qui a pour but: être saisi par Jésus et le laisser vivre en nous. Cette édition électronique est donc un parcours, mais vous pouvez aussi la consulter, au gré de vos besoins, pour revivre un article, méditer un aspect de la spiritualité marianiste. * * * En ce temps de grâce du Jubilé des deux cents ans de vie religieuse marianiste, que ce chemin spirituel avec nos fondateurs vous conduise dans le Royaume de Dieu et que vous puissiez dire avec saint Paul: Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi (Lettre aux Galates 2,20). Sion, les 10 et 22 janvier 2016 Jean-Paul Federneder, religieux marianiste