Grâce au travail de préparation, nous avons appris à mieux nous connaître à la lumière de l’Évangile et de l’Esprit, nous nous sommes mis plus docilement à l’écoute de l’Esprit et nous sommes arrivés à une plus grande maîtrise de nous-mêmes.
Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui? (Psaume 8)
Nous connaissant mieux, nous constatons que notre nature humaine est blessée, mais non corrompue; nous savons que le baptême, en nous plongeant dans la vie de la Trinité, efface le péché originel et nous rend tout à Dieu. Toutefois, nous remarquons aussi que les conséquences du péché demeurent: l’homme, affaibli et incliné au mal, doit mener un combat, le combat spirituel. À la suite du Christ, nous entrons dans son mystère pascal de mort et de résurrection. Pour nos Fondateurs, cette perspective est fondamentale: nous ne mourons que pour vivre! Les Écrits de Direction exposent à la fois les conséquences du péché et les remèdes que le Seigneur nous donne par la grâce du baptême. – Nous sommes dans un état de faiblesse, résumé dans cette phrase de saint Paul: Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais (Lettre aux Romains 7,19). Le remède que Dieu nous donne est l’espérance qui fortifie la volonté par la confiance en Dieu, basée sur sa fidélité qui est « de toujours à toujours », qui stimule notre courage en nous montrant le but vers lequel nous marchons: la rencontre de Dieu, au quotidien, et au terme de notre vie. – Nous sommes dans un état de malice, fort bien décrit par Jésus: Ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur. Du cœur, en effet, proviennent intentions mauvaises, meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, injures (Matthieu 15,18-19). Notre cœur se laisse dominer, voire asservir, par des pulsions déréglées. Le remède que Dieu nous donne est l’amour d’agape, la charité, qui n’est autre que l’Esprit. Notre volonté, imprégnée de cet amour trinitaire, règle notre vie sur les deux grands commandements, aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même. – Nous sommes dans un état de ténèbres ou d’ignorance: nous sommes aveugles ou myopes. Notre intelligence obscurcie peine à connaître Dieu, à comprendre sa Parole, à saisir le sens des événements, à reconnaître le visage du Christ dans les autres. Le remède que Dieu nous donne est la foi: elle éclaire tout de la lumière de Dieu et dissipe les ténèbres. La guérison des aveugles de l’Évangile est un signe de la lumière dont Jésus inonde nos cœurs: Je suis la lumière du monde (Jean 8,12 et 9,5).
En quoi consiste l’épuration?
Espérance, foi et charité nous sont données au baptême, mais en germe. À nous donc de leur permettre de croître et d’agir afin que nos blessures cicatrisent et que les effets ou les conséquences du péché s’amenuisent. Ces blessures sont autant d’obstacles à notre transformation à la ressemblance de Jésus Christ, à notre conformité au Christ. Le père Chaminade les appelle « les ennemis de notre âme ». Il en compte six: – trois intérieurs: nos faiblesses, nos penchants naturels, nos incertitudes – trois extérieurs: les contrariétés, les suggestions du monde, les tentations L’épuration consiste à consentir à la « mort-avec-le-Christ »: Notre vieil homme a été crucifié avec lui… pour que nous ne soyons plus esclaves du péché (Lettre aux Romains 6,6), pour entrer dans la « vie-avec-le-Christ ». Ce travail d’épuration ne se réalise pas sans combat, ce combat qui naît de la confrontation entre l’Esprit de Dieu et l’esprit de ténèbres ou de mensonge. Confrontation que Jésus expérimenta au début de sa vie publique dans le désert. Pour ce combat, Paul nous invite à revêtir les armes spirituelles: Armez-vous de force dans le Seigneur, de sa force toute puissante. Revêtez l’armure de Dieu… Debout donc! à la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse et, comme chaussures aux pieds, l’élan pour annoncer l’Évangile de la paix. Prenez surtout le bouclier de la foi, il vous permettra d’éteindre tous les projectiles enflammés du Malin. Recevez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu (Lettre aux Ephésiens 6,10-17). * * * Comme pour la préparation, nous avancerons pas à pas, en suivant l’enseignement de nos Fondateurs.