Nous croyons parce que Dieu a parlé; nous espérons parce que Dieu a promis… de là, l’ardeur de la prière, la paix de l’âme, la force dans le combat, la persévérance dans les œuvres entreprises pour la gloire de Dieu quoique difficiles et pénibles (Écrits de Direction I, n° 1241).

Mère Adèle nous guide

Laissons-nous guider par mère Adèle, elle a des conseils fort judicieux et simples à nous donner. À 16 ans déjà, elle a saisi l’essentiel et l’écrit à une de ses amies: Il est vrai que de nous-mêmes nous ne pouvons rien, mais avec son secours nous pouvons tout. Espérons donc. Notre plus grande faute serait de désespérer, parce que cela outragerait la bonté infinie de Dieu qui est la perfection dont il est le plus jaloux (Lettres Adèle 6,4). Un an après, la faiblesse de notre nature suscite ce cri d’espérance, de confiance: Demandons l’Esprit de Force qui nous est si nécessaire! Et avec cette Force d’En-Haut, nous pourrons défier toutes les puissances des ténèbres. Oui, « je peux tout en Celui qui me fortifie ». Ainsi, du courage: espérons toujours en Celui qui ne cesse de nous combler de grâces; faisons tout ce qui est en notre pouvoir; que la lâcheté ne nous séduise jamais et espérons en Dieu. Il est fidèle en ses promesses. Celui qui espère en Lui ne sera jamais confondu (Lettres Adèle 46,2). Quelques années plus tard, elle a alors 21 ans: Ne mettons nos espérances, nos désirs, nos joies que dans le Bien-Aimé et lui seul est capable de remplir tout notre cœur qui n’a été créé que pour Dieu (Lettres Adèle 125,5). Malgré toute notre bonne volonté, le constat est clair, on ne se change pas aussi vite qu’on le voudrait! D’où cette parole pleine de sagesse: Prenons tous les moyens possibles pour nous corriger. Mais ne nous décourageons pas si nous n’y parvenons pas si vite; il faut souvent un long temps pour se corriger d’un défaut. Le Seigneur le permet ainsi, afin que nous connaissions notre faiblesse, et jusqu’où va notre misère, et que nous ne mettions notre espérance que dans ses miséricordes infinies et dans le secours de la grâce (Lettres Adèle 159,5). Fondatrice et supérieure, elle écrit en 1820 à son amie Émilie de Rodat, elle aussi fondatrice, et ne cache pas la faiblesse de son espérance dans l’exercice de sa charge: Je vous avoue que, dans certaines occasions, mon cœur se plaint de cette charge. Je suis quelquefois découragée par mon peu de capacité, et surtout mon peu de vertu. Je suis très vive et très immortifiée. Lorsque je vois quelques-unes de mes filles dans des moments pénibles où leur tête est un peu montée, je les fuis au lieu de les rechercher comme mon devoir me l’impose; je n’aime à travailler que sur le velours (Lettres Adèle 414,3). De par son expérience, elle peut donner cet avis bénéfique à l’une de ses sœurs, Dosithée Gatty, en 1825 : Voyez vos défauts sans trouble: le vrai humble se supporte avec ses misères, il ne se décourage pas de sa faiblesse, il n’en est pas étonné, il ne se croit capable que de mal, mais il espère tout du secours de Dieu (Lettres Adèle 566,5).

Et le père Chaminade

Nous pourrions trouver les mêmes accents chez le père Chaminade. Il arrive assez souvent que le chrétien, devant ses fautes, ses limites, ses lenteurs à répondre aux appels de Dieu, se décourage, ou en d’autres termes désespère. Voilà bien le signe que nous mettons notre confiance en nous-mêmes, au lieu de la mettre en Celui en qui nous pouvons tout. Lorsque le découragement ou le dépit pointe le nez, un seul remède: l’espérance! La demander avec insistance et s’abandonner en toute confiance entre les mains de la Sainte Trinité. Et pour nous qui avons Marie pour Mère, quelle ne devrait pas être notre confiance en Celle qui est Mère de l’espérance! Marie a porté toute l’espérance d’Israël, a résumé en elle l’attente des réalisations des promesses et a mis au monde l’espérance des nations. Son Magnificat est un cri d’espérance! Elle est victorieuse du serpent: le père Chaminade mettait toute sa confiance en Marie qui pouvait détruire toutes les hérésies. Face aux menées du mal dans notre vie et dans notre monde, nous sommes appelés à mettre notre confiance en Elle, selon le désir de son Fils.