Nous espérons parce que Dieu a promis… de là la, force dans le combat, la persévérance dans les œuvres entreprises pour la gloire de Dieu, quoique difficiles et pénibles (Écrits de Direction I, n° 1241). Nos Fondateurs en ont fait l’expérience, ô combien! tout au long de leur existence. Combien de fois auraient-ils pu jeter l’éponge face aux difficultés suscitées par leurs disciples, par les événements politiques, par les mutations culturelles, par les cabales, même au niveau ecclésiastique… Ils ont fait preuve de constance, ils avaient le souffle du coureur de fond, c’est-à-dire le souffle de l’Esprit. Notre point de référence, c’est le Christ, car l’homme nouveau, c’est Lui, lui auquel nous voulons devenir conformes. Dans notre mission, car nous sommes tous missionnaires, quelle qu’elle soit, auprès des jeunes, des adultes, des chrétiens, des marginaux, dans les instances d’Église ou les associations, avons-nous les attitudes, les comportements, les paroles du Christ lui-même, manifestant l’espérance? La charte des Joades 2001 proposait de porter un regard lucide, aimant et plein d’espérance sur nous-mêmes, sur l’Église, sur les hommes et les femmes de notre temps… de trouver un langage neuf pour dire l’espérance qui nous fait vivre. En fraternité ou en groupe, se référant à l’Évangile, ne pourrions-nous pas raviver des attitudes d’espérance, réviser certains comportements? Face aux difficultés de la mission, de la proposition de la foi, ne pourrions-nous pas nous stimuler à l’espérance?
Élargir nos perspectives
Notre mission ne se limite pas au pré carré qui nous entoure. Elle se situe aussi à l’échelle mondiale: les grandes causes de l’humanité d’aujourd’hui font-elles parties de nos préoccupations? La pauvreté, l’injustice, la paix, l’œcuménisme, la mondialisation, la gérance de la création… Trop souvent, nous entendons un gémissement: Qu’y pouvons-nous, ça nous dépasse! Une espèce de fatalisme gagne les cœurs. Or, il n’y a pas de fatalité! Notre espérance se fonde sur la puissance de la Parole de Dieu, sur les promesses de Dieu et non sur nos capacités. Mais le Seigneur n’agit pas sans nous… La charte des Joades 2001 invitait à travailler à la construction d’un monde où règne, dans le respect de la création, plus de justice, de compassion, de solidarité, de liberté. De fait, bien des évolutions se sont produites grâce à la société civile: des hommes et des femmes se sont mobilisés pour une cause et ont permis des avancées significatives. L’espérance pousse à l’action: un bulletin de vote, un soutien apporté à une association, un engagement politique, syndical, caritatif, humanitaire, tout cela peut faire évoluer des situations, sans révolution ni violence. C’est espérer dans les capacités d’humanisation des hommes de ce temps, c’est espérer en l’action de Dieu au travers des petits riens que nous sommes. Le 25 septembre dernier, le pape Jean Paul II, s’adressant aux évêques de Philippines, reprenait des idées qui lui sont chères: Une véritable Église des pauvres doit beaucoup contribuer à la transformation – nécessaire – de la société, à un renouveau social fondé sur la vision et les valeurs évangéliques. Ce renouveau est une tâche dont les laïcs sont les acteurs principaux et essentiels. C’est pourquoi il leur faut… une formation complète en matière de doctrine sociale de l’Église… et un dialogue constant avec le clergé et les religieux sur les questions sociales et culturelles. Quelles sont nos positions, nos espérances, face aux grands problèmes nationaux ou mondiaux? Que faisons-nous déjà en ce domaine? Que pourrions-nous faire selon nos modestes moyens (ne parlons pas simplement argent!) dans notre quartier, notre commune, dans des associations…?