Les 11 et 12 septembre 2015 les anciens élèves de la Villa-Saint-Jean, collège fondé en 1903 à Fribourg par des marianistes français, et transmis de 1962 à 1971 à leurs confrères des Etats-Unis d’Amérique, ont tenu à Fribourg une réunion de la fidélité.
Venus de France, d’Amérique et de Suisse, une cinquantaine d’anciens ont souhaité se réunir pour évoquer leurs maîtres et leurs camarades, et pour manifester leur amitié à la fraternité marianiste et à la cité qui les a accueillis pendant plusieurs années au temps de leur jeunesse et, hélas, de la guerre pour certains.
La réunion eut lieu par un temps radieux. Elle a commencé par une balade en «tout petit train électrique», qui a aidé les participants à retrouver leurs souvenirs de Fribourg, franchissant les ponts sur la Sarine jusqu’à Bourguillon, après avoir fait escale à la cathédrale Saint-Nicolas. Ils ont revu la vieille cité médiévale construite sur les rochers escarpés, ses rues en pente, ses façades gothiques, ses nombreuses fontaines. A midi le pavillon Gallia les attendait à la Rue Antoine de Saint-Exupéry, qui porte le nom du plus célèbre des anciens élèves de la Villa-Saint-Jean. Ce pavillon, où certains d’entre nous ont appris les rudiments du latin, est maintenant intégré dans le collège Sainte-Croix, l’un des plus importants de Fribourg que dirige aujourd’hui Mme Castella-Schwarzen, qui nous accueillait pour l’apéritif sur la terrasse des nouveaux bâtiments, d’où l’on aperçoit le préau de la Sapinière encore intact, où les plus âgés d’entre nous ont joué au basket.
Le repas en commun offert par trois Anciens de la région, fut une traditionnelle fondue au vacherin arrosée de vin blanc du Vully et suivie d’une «tarte au vin cuit», spécialité locale. Pendant le repas un chanteur de la Gruyère, Michel Brodard entonna de sa voix chaude le «Ranz-des-vaches» qui évoque la vie des armaillis et «Là-haut sur la montagne» que la plupart des anciens connaissent encore.
La réunion générale tenue dans l’aula du Pavillon Gallia nous permit tout d’abord d’entendre le frère Jean-Guy Panatier, marianiste, qui rend de précieux services à la paroisse Saint-Pierre de Fribourg, nous raconter la vie de la communauté multiculturelle d’étudiants, qui continue à Fribourg la tradition du père Chaminade, béatifié par le pape Jean-Paul II, cette tradition diffusée en Afrique, en particulier au Togo et en Côte d’Ivoire. Nous pûmes aussi voir des photos des temps passés et évoquer le souvenir de nos maîtres, le père Jacques Ceppi ou Monsieur Anselme et le père Jean-Marie de Miscault, ancien directeur, pour n’en citer que trois. Des expériences vécues furent racontées en français, parfois teinté d’un accent d’outre-Atlantique. La soirée se termina joyeusement dans un salon de la vieille ville, à la Grand-Rue, où l’on put se reposer un verre à la main et poursuivre les retrouvailles.
Le moment le plus intime de notre rencontre eut lieu le dimanche matin à la chapelle de Saint-Joseph de Cluny peu éloignée de notre ancien collège. Le père Laurent Duffner, ancien professeur de français et de terminale, la célébra avec un jeune marianiste togolais, le père Jonas Kpatcha. Les lectures furent lues par des anciens et des alumni américains. Le Père Duffner sut toucher son auditoire en évoquant aussi les maîtres et les élèves qui nous ont précédés dans l’autre monde. Il rendit hommage aux camarades tombés au champ d’honneur et aux victimes de la guerre.
Après la messe et une dernière halte à Gallia pour entendre un exposé sur le patrimoine culturel de Fribourg. Notre réunion fraternelle se termina autour d’une table au Café culturel de l’Ancienne Gare où nous furent servies les spécialités de la «Bénichon», la fête traditionnelle des campagnes fribourgeoises, qui a lieu après les moissons.
Nous nous sommes quittés, heureux d’avoir pu témoigner ensemble notre fidélité à notre collège et au message de nos maîtres, les religieux marianistes.
J.-B. de Weck