En juillet 2022, les religieuses marianistes tiendront leur chapitre général. Elles placent leurs réflexions et décisions de base pour le court et moyen terme sous l’éclairage de la notion du « soin ». À l’occasion de la fête de l’Annonciation, patronale du mouvement marianiste, les sœurs invitent l’ensemble de la Famille marianiste à se laisser interpeller par ce thème.
Le Conseil de Famille marianiste suisse répond à l’invitation par l’entremise de ce site. Nous voulons, dans les prochains mois, reprendre à différentes occasions l’un ou l’autre point du document de préparation et proposer quelques impulsions.
Pour la fête de l’Annonciation, nous pouvons mettre l’accent sur les soins, tels qu’ils s’expriment dans la relation entre mère/parents et enfant. Évidemment, le cadre du récit de l’annonciation est extraordinaire. Un ange, un message surprenant, proprement incroyable ; c’est peut-être valable pour la mère de Dieu, mais on peut se demander en quoi cette scène nous concerne personnellement. Ce n’est pas à vous ou à moi que cela va arriver…
Il est alors facile de ne pas voir que la réponse de Marie « qu’il me soit fait selon ta parole » dépasse l’apparent miraculeux. Marie dit aussi oui à des engagements qu’elle partage avec toute mère en devenir : le poids de la grossesse, les douleurs de l’accouchement et, ensuite, tout ce qui est nécessaire pour permettre à un nouveau-né totalement dépendant de devenir adulte. Chaque nouveau-né, tout enfant à besoin de soins et d’amour.
Cette réflexion montre que, dès le début, nous existons par dépendance. Sans le oui de la mère, l’enfant est en danger. Ce oui crée des devoirs envers l’enfant ; cependant, généralement, c’est en lui que la mère (re)trouve la motivation et les ressources pour apporter les soins nécessaires et offrir à son enfant son amour et son affection.
6 jours avant l’annonciation, le 19 mars, nous avons fêté saint Joseph. Cette fête montre que le oui du père vient s’ajouter. Il soutient et complète l’attention et les soins de la mère. Avec le temps, le cercle de ceux et celles qui disent oui s’agrandit. L’enfant lui-même y ajoutera son propre oui et peu à peu, à la mesure des compétences qu’il acquière, il entre lui-même dans l’échange de soins et d’attention.
Ainsi le document de préparation des Sœurs marianistes souligne une interdépendance : « Le soin nous accompagne dans ce réseau de relations et de rencontres dont nous faisons partie. Et pas seulement des rencontres de personnes : la biologie, la physique, l’astronomie et la spiritualité nous rappellent que tout est interconnecté. » Ainsi : « Quand je dis “moi” je ne saurais me référer à un corps isolé ou séparé de tout le reste. Ce “moi” a besoin de l’air, de l’eau, des autres êtres humains pour réaliser sa vie. L’interdépendance nous oblige donc à penser à un seul monde, à un projet commun d’humanité. » Un projet qui a nouveau demandera beaucoup de soins. Et pour des marianistes un regard sur Marie, Marie qui était réceptive, à l’écoute, se laissait toucher au cœur par les gens et les événements permettant à une communauté de se former et s’établir. Et elle a été capable de se laisser surprendre et bouleverser par l’imprévu de Dieu.