Dynamique de Carême de la famille marianiste Suisse
Pour ce premier dimanche de carême nous méditons et prions des reflexions du bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade.
L’union des premiers chrétiens est celle qui doit exister entre les congréganistes : elle est toute fondée sur la charité : la charité en est le principe et le lien. Elle a pour modèle l’union même des trois Personnes adorables de la très sainte Trinité. Cette union des esprits et des cœurs, qui de toutes les âmes ne forme en quelque manière qu’une seule âme en des corps différents, fait éprouver aux chrétiens sur la terre, dans leurs réunions, un avant-goût de cette félicité des bienheureux qui résulte de leur union dans le séjour de la gloire. Comme dans le ciel, chaque saint contribuera à la félicité des autres en quatre manières différentes, comme objet, comme principe, comme motif et comme aide ou secours ; de même, sur la terre, les chrétiens contribuent au bonheur les uns des autres de ces quatre manières.
1° Comme objet
Dans le ciel, chaque bienheureux sera, par sa beauté, par ses perfections, par les qualités glorieuses dont il aura été enrichi, un objet ravissant qui charmera les autres bienheureux ; il sera un chef-d’œuvre de la toute-puissance de Dieu, un prodige de sainteté, de perfection et de sagesse, qui fera en même temps la gloire et la couronne de Jésus-Christ, la joie, les délices et la félicité des autres bienheureux.
Sur la terre, les chrétiens zélés et fervents ne sont-ils pas tous enrichis des dons du Saint-Esprit ? N’offrent-ils pas chacun le spectacle, ravissant aux yeux de la foi, de la modestie, de la douceur, de l’humilité, du mépris du monde, de l’ardeur pour le ciel ? Chacun n’est-il pas distingué par quelque sorte de mérite personnel, etc. ?
2° Comme principe
Dans le ciel, chaque bienheureux communiquera aux autres ses lumières, ses ardeurs, ses joies, ses consolations, ses dons, ses richesses, ses perfections, fera sur eux des impressions admirables et par là augmentera leur félicité. Sur la terre, dans leurs pieuses réunions, les chrétiens ne se communiquent-ils pas leurs prières, leurs ardeurs, leurs joies, leurs consolations, etc. ?
3° Comme motif
Dans le ciel, les bienheureux s’animeront mutuellement par leurs exemples à aimer Dieu, à le louer, à s’unir à lui : chacun sera aux autres, par ses perfections, un nouveau motif de l’aimer plus ardemment; et s’entr’aimant tous mutuellement de la manière du monde la plus parfaite, chacun sera aux autres un nouveau sujet de joie et de consolation. Sur la terre, dans les réunions des fervents congréganistes, quels effets produisent les grands exemples de vertus qu’ils se donnent, mutuellement ! Quel motif, quel encouragement plus puissant que celui de l’exemple, et d’un nombreux en- semble d’exemples !
4° Comme aide
Dans le ciel, chaque bienheureux prenant part à la félicité des autres, n’aimera, n’adorera, ne remerciera pas seulement Dieu pour lui-même, mais encore pour eux : et chacun recevra un plaisir inconcevable de voir que tous les autres bienheureux qui composent la société sainte l’aideront à remplir ses devoirs, c’est-à-dire à aimer, à adorer, à remercier son Dieu pour les bienfaits inestimables qu’il en a reçus. Tous ensemble composeront un divin holocauste d’amour, qui sera éternellement immolé et consumé dans un brasier où entrera toute l’ardeur de la charité de chaque particulier. Sur la terre, prendront-ils part aux besoins spirituels les uns des autres, ces zélés chrétiens ? s’entr’aideront-ils dans leurs réunions à remplir leurs devoirs envers Dieu, envers leur prochain ? Œuvres communes de piété, œuvres concertées…